Voyage aux Bahamas en voilier conclusion

De Pierre (conlusion de Christine plus bas)

Mon opinion du voyage c’est « Sucré et salé ». Le voyage est plus difficile que je l’avais anticipé mais rien n’était au-delà de nos compétences ou au-delà de nos capacités, je suis extrêmement fier de l’avoir fait et j’en aurai de très bon souvenir tout ma vie. Même si un voilier de 40 pieds aurais été préférable, je crois que Kai Keiki un Bayfield 32C nous a très bien servis et notre voilier est un excellent choix pour la navigation que nous ferons dans les années à venir au Lac Champlain et plus tard possiblement au Lac des Deux Montagnes. J’ai pris énormément d’expérience de navigation et j’ai appris à mieux contrôler le voilier à moteur dans une marina et à voile même si nous n’en avons pas fait beaucoup.

Le voyage est long et il faut faire vite pour arriver en Floride afin de traverser le Gulf Stream, par la suite il n’y a pas de temps à perdre pour aller dans les Îles et avant d’avoir tout vu il faut se dépêcher pour revenir avant la saison des ouragans. Certains navigateurs on fait beaucoup plus de route que nous, ils sont allés dans les Berry’s, les Exumas et les Abacos, nous avons fait les Exumas seulement car nous étions trop craintif de la météo. Nous avons un voilier qui peut prendre du gros temps mais nous ne lui avons pas fait confiance.

Je pourrais continuer à voyager plus loin et plus longtemps avec Kai Keiki mais je dois avouer que je n’ai pas « l’appel de la mer », je n’ai pas le besoin de partir autant que c’était nécessaire d’allés aux Bahamas. Christine est moins enthousiasme que moi, voir sa conclusion au texte ci-dessous (ou à venir) ce qui veut dire que nous ne repartirons pas. Je suis déçu mais ça ne ma manquera pas, nous avons beaucoup de destination à visiter autrement. Je crois que partir pour longtemps en voilier est une façon de vivre et non pas une façon de voyager.

Une autre dimension importante du voyage : seul ou accompagné d’un autre voilier ? Je voyage comme j’ai vécu, c'est-à-dire autonome, en toute indépendance mais Christine qui est plus inquiète de la météo et des risques inhérents à la navigation préférait être accompagné par au moins un autre voilier. Nous avons côtoyés des navigateurs avec qui nous serons probablement amis pour très longtemps et nous avons apprécié leur présence, leur personnalité et leurs caractère par contre ce n’est pas facile de trouver cette chimie pour de long trajet, jour après jour. Nos routes ont divergés mais nous allons nous revoir éventuellement. Nous avons quand même parcouru environ 50 % du voyage seul et ça m’a suffit.

Pour les années à venir, nous allons voyager sur le continent vers le sud en hiver et nous vivrons sur notre voilier au Lac Champlain pendant l’été

Pierre

Voici la conclusion de Christine:

Fin de notre ‘’Aventure’’…

On y avait rêvé depuis longtemps, et nous nous étions préparés, équipés, et prêts…’’Tout feu tout flamme’’ on va pouvoir se baigner, pêcher, explorer et se reposer, des vraies vacances quoi, et peut-être un nouveau mode de vie pour nos années de retraite: on s’est élancés vers cette destination de rêve… “” Les Bahamas en voilier “”

Mais jamais la lecture ne peut remplacer l’expérience ….

Après l’avoir fait ce voyage, je peux tout simplement dire, que pas ce que je m’attendais……..J’ai eu beaucoup de surprises, et je crois avoir moins apprécié que Pierre. (Cela a été un peu plus difficile que je ne l’aurais pensé) C’est sur qu’il y a des bouts qui sont magiques, mais il y a aussi des bouts ‘’ (ROFF). Notre voilier avait été choisi en fonction d’un jour aller faire la mer… Et sur la mer Kai Keiki est très stable …

Je dois remercier Pierre le CAPITAINE (mon cher conjoint)pour m’avoir aidé dans mes moments de craintes et de fatigues , sans jamais me juger il a toujours compris que j’étais mois aventurière que lui, et que je ne pourrais probablement pas aller aussi loin que lui dans cette aventure, Pierre n’a jamais hésiter une seule fois de faire en sorte que je puisse être plus confortable,(j’était un peu craintive dans le mauvais temps) soit en arrêtant aux marinas, soit en me donnant congé de cuisine en allant très souvent au restaurant, ou autre activités ….C’est un voyage vraiment long et monotone d’une certaine façon…. Si je pouvais vous décrire ce voyage le plus précis possible je le séparerais en 3 parties !

1ière partie: Du nord au Sud ... ( Septembre à Décembre)

Les 3 premiers mois se passent dans le froid, la noirceur, la lune et les étoiles, jouant à cache cache avec les nuages étaient de la partie quotidiennement. On vit la moitié du jour à la clarté et la moitié du jour à la noirceur…. et la course contre la montre, la météo qui nous rattrape constamment. C’est l’hiver sur la planète……. et nous devons nous dépêcher pour ne pas avoir de glace sur le pont …Par contre le dépaysement est spectaculaire et très divertissant. On a pas le temps de s’ennuyer. Aussi nous avons eu la très grande chance de rencontrer 2 autres équipages Zénith un catamaran avec Yvon et Nicole et aussi Absaroque avec Jean-Pierre et Denise , qui ont fait le chemin avec nous jusqu’en Floride. Grâce à cette complicité j’ai pu peu à peu me familiariser à toute cette nouvelle vie. Les creux des journées froides et pluvieuses à jouer au Scrabble avec Nicole et Denise contrastaient avec les journées sans fin de navigation sous un ciel ensoleillé sans fin. Épuisés déjà a 16:00 , il fallait trouver un bon ancrage pour la nuit qui allait tomber sous peu. Le froid nous enveloppait de sa grande couverture pour la nuit À Cette période du voyage nous étions émerveillé par l’ampleur des plans d’eau qui s’amplifiaient au fur et à mesure qu’on avançait. On s’aperçoit que le bateau rapetisse à vue d’œil (Les quais de la Floride sont tellement hauts qu’il nous fallait une échelle pour débarquer du bateau). La découverte des marées, et des couchers de soleil qui s’éteignent dans le creux de l’horizon. Éole et Poséidon faisait route aussi ensemble pour nous laissés passer sans qu’on puisse se rendre compte de leur présence. L’automne était doux … Jusqu'en Décembre je me suis sentis femme de Corsaire filant vers l’infini .Je partait pour l’indéfini. …..

2ième partie : La Traversée et les Bahamas

Comme toute bonne chose à une fin, notre flottille a 3 devait un jour se dissoudre… Zénith a pris le chemin de West End dans les Abacos et Absaroque devait attendre pour traverser. Jamais nous n’avons pu retrouver cette complicité avec d’autres équipages….. (J’aimerais aussi remercier Zénith et Absaroque pour ce beau bout de voyage, cela reste gravé dans ma mémoire à tout jamais….). Nous étions rendus à notre point de traversée seuls… je me suis sentie si petite devant cette immensité. La traversée se passa comme par enchantement, pas de vague et pas de vent…. une mer plate …..

Les premières îles apparues sous nos yeux, comme j’étais contente, comme une naufragée, je ne quittais pas des yeux cette terre promise. Pierre le Capitaine avait très bien fait son travail… Direct dessus……..La rencontre de Lady M nous a surpris agréablement, Gilles le capitaine qui revenait des Grenadines nous semblait être d’accord pour faire un bon bout de chemin avec nous …. La traversée du banc était aussi dépaysant et déstabilisant. Sans voir la terre pendant 2 jours, a été toute une expérience …. je ne me sentait pas très bien, mais je savais que c’était pas pour longtemps ……Mais quand même la vue de cette immensité m’a laissée plutôt contrariée… un espèce de malaise intérieur qui m’habitais … comme je suis si minuscule ici ….. J’avais tendance a m’agripper au bateau comme une planche de salut. Attachée constamment à mon harnais, j’arrivais pas à faire confiance à la situation….. J’essayais plutôt à me changer les idées en filmant tout ce que je pouvais filmer ……. Pierre semblait heureux comme un poisson dans l’eau et surtout confiant de sa "monture" …Pierre à mis beaucoup d’énergie à préparer le bateau avant de partir … Tout l’équipement était neuf …. et il n’y a pas eu grand avarie durant notre voyage. Les Iles des Exumas sont passablement désertiques…. et on peut voir la souffrance des bâtiments causé par les ouragans. La végétation est nulle. Les îles sont constituées de corail et de sable …. C’est très isolé …. perdu au milieu de l’océan …. Il y a très peu de vivres sur ces îles …et pas d’eau … J’avais déjà vu « Paradise Island », mais rien ne rime avec cette île….. attention c’est un peu comme le tiers monde… Les distances à parcourir entre les îles sont de 4 à 8 heures de navigation, et les bons ancrages sont absents….. Les vents dominants sont de l’Est de 10 à 15 nœuds, mais les grands vents des « cold fronts » viennent du Nord Ouest 25 a 30 nœuds et soufflent sans arrêts pendant plusieurs jours…… On a eu souvent de la misère à sortir de notre ancrage en « dingny » dans les « cold fronts » ….

Comme les jours sont courts et les « cold fronts » sont longs … on a du rester sur notre voilier pendant plusieurs jours sans pouvoir toucher terre…. C’est tellement petit un voilier……… le soir….. Une chance que Pierre avait équipé Kai Keiki d’une génératrice, ont avaient accès à toute l’électricité 120v pour faire marcher mon ordinateur….. Finalement ce qui m’a le plus frappé est l’eau qui est spectaculairement turquoise et claire, et la pêche aux dorades et à la langouste. Les Îles sont décevantes à mon point de vue …. et c’est dispendieux….

3 ième partie : Le retour vers le Canada.

Comme il fallait être de retour au Québec vers la fin de juin, il fallait commencer a remonter vers le Canada vers 1 er Avril..

Avril en Floride était un peu catastrophique… La météo nous annonçait toujours des grandes chances d’orages électriques, et il commençait à faire chaud. le ciel se couvrait quotidiennement et sporadiquement nous avions une petite ondée…. et quelques fois des orages…. Après s’être fait prendre quelques fois par des orages violents, on a décidé de ne pas lésiner et de sortir de la Floride au plus vite pour éviter tous ce mauvais temps…… Mais quelle surprise ! C’est la que Éole et Poséidon nous ont rattrapés dans le détour, toute la côte Est était touchée par le mauvais temps ….Les grands courants de marées dans la Georgie et les grosses vagues des Inlets, les grands vents de la Caroline du Sud, les orages violents d’Élisabeth City. Le brouillard nous a cloués à Cape May et l’interminable baie de Delaware, ont finis par me convaincre que je ne suis pas assez coriace pour ce genre de vie ….Peureuse mais combien chanceuse d’être avec mon Capitaine préféré Pierre, Il a su me remettre les 2 pieds sur la terre assez souvent….. Merci Pierre ! pour cette grande Aventure

On ne devient pas marin du jour au lendemain……

Je suis tellement fier de moi, pour avoir pu vaincre certaines de mes peurs, d’avoir pu aller au bout de mon rêve, même si cela était plus dur que je ne l’avais imaginé. On ne s'est pas baignés, et on ne s'est pas reposés, et ce n’était pas des vraies vacances en soi ..... et ce n'est sûrement pas un nouveau mode de vie pour ma retraite, mais quelle aventure !

De cette aventure j’en retire que ce qui a été le plus beau, c’est la réalisation d’un projet avec mon conjoint, et aussi la découvert d’une planète insoupçonnée. Rien ne peut décrire cette ‘’odyssée’’ Quelle chance j’ai eu ….!

Le temps demandé pour faire ce voyage ne me permettrait pas de refaire ce trajet, 5 ans de préparation et 10 mois sur le voilier, j’aime aussi l’Amérique Centrale …et l’Europe... et je dois me dépêcher pour tout voir……

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